Présentation de l’Association

 

Créée en 1997 l’Association est régie par la loi du 1er juillet 1901 sous le n° W751131463 à la Préfecture de Police de Paris.  Elle a pour vocation de promouvoir la connaissance des liens historiques de la France établis par Bertrand-François Mahé de La Bourdonnais, avec l’océan Indien. Remarquable gouverneur des isles de France et de Bourbon, il fut aussi un marin exemplaire à Madagascar, pionnier des Seychelles et victorieux aux Indes avec la prise de Madras.
L’Association a pour but de contribuer à préserver le patrimoine historique de la France avec l’Île Maurice, l’île de la Réunion, Madagascar, les Seychelles et les comptoirs des Indes concernés par La Bourdonnais.
L’Association a également pour objet de servir de lien entre les associations homologues et de promouvoir simultanément la francophonie.
Les activités sont notamment : édition de manuscrits ou réédition d’ouvrages, publication d’articles, conférences, congrès, expositions, manifestations culturelles, voyages historiques et culturels, etc …

Elle est reconnue d’utilité publique et offre une déduction fiscale de 66% sur les dons. 

Mahé de La Bourdonnais et l’Isle de France.

(Approche à partir des travaux de Philippe Haudrère et d’Auguste Toussaint).

Après le départ des Hollandais, les Français prennent possession de l’île au nom du Roi et la baptisent Isle de France en 1715. L’île est confiée à l’administration de la Compagnie des Indes Orientales. La présence française remonte par le fait à plus de 300 ans…

En ces temps là, les voiliers partis de divers ports de France vers les Indes, doivent profiter de vents favorables et descendre vers les côtes du Brésil, éviter les zones de grand calme, avant d’aller affronter le périlleux contournement du Cap de Bonne Espérance, à l’endroit où se rencontrent les océans Atlantique et Indien. Après une pause, ils peuvent prendre la direction de l’Isle de France. Les navigateurs ne sont pas au bout de leur peine, car l’approche des côtes est délicate en raison des courants et des récifs. Après de nombreux mois en mer, navires, équipages et passagers arrivent dans un état lamentable.

Les débuts d’installation sont laborieux et la Compagnie des Indes hésite entre le port sud-est délaissé par les hollandais et le port nord-ouest qui n’est pas très navigable.

A partir de 1735, grâce à Bertrand François Mahé de La Bourdonnais, l’Isle de France prend la forme d’une base navale française.

 Originaire de Saint-Malo, ce stratège qui a testé les routes vers l’Asie parvient à convaincre la Compagnie des Indes de préférer le port nord-ouest, au Grand-Port souvent en proie aux vents du sud-est. Sur les cartes disponibles la position de i’île est imprécise en termes de longitude. Les grands voiliers ont intérêt à passer à l’est de l’Isle de France, à remonter très au nord, presque jusqu’à l’isle Rodrigues située à quelques 600 kilomètres, avant de redescendre vers le port nord-ouest qui est abrité par une chaîne de montagnes.

Lorsque ce gouverneur des îles Mascareignes, (Maurice, Réunion, Rodrigues et quelques autres), débarque en 1735, la population de l’île ne dépasse guère 1 000 habitants. La Bourdonnais se consacre à la création de Port-Louis pour en faire une base navale. Il en fait le siège du gouvernement des Isles de France et de Bourbon. Cette dernière est transformée en grenier.

Des esclaves sont achetés à des arabes en Afrique et sont fournis par des chefs locaux à Madagascar à la suite de guerres intestines. Ils sont destinés à travailler la terre. Le code noir est de rigueur. La Bourdonnais les fait instruire par des artisans européens et indiens. Il les fait initier au travail du bois, de la pierre, à la maçonnerie et même au maniement du fusil. Il en fait aussi des marins.

Ce gouverneur déploie des qualités d’architecte, d’ingénieur, de gestionnaire. Il veille à la fourniture d’une eau saine. Il fait creuser le port, l’aménage, le fortifie, développe la construction et la réparation navales en utilisant des bois locaux, crée un bassin de radoub, fonde un hôpital, fait bâtir des églises, des casernes, des entrepôts, des magasins, des moulins à farine et à poudre. Il lance la construction de chaussées, de routes, de canaux, d’un aqueduc, d’une saline, d’un moulin de cannes à sucre. Il crée un potager sur sa propriété de Mon Plaisir à Pamplemousses et lance la production de la soie. Il fait planter du manioc, cassava et du maïs qu’il a ramené du Brésil pour nourrir les esclaves. 

La Bourdonnais fait aussi explorer les Seychelles et se fait remarquer en mettant en déroute une escadre anglaise aux Indes. Dans le cadre d’une opération qui peut être qualifiée de « corsaire », il prend le comptoir de Madras en 1746, contrariant ainsi les visées hégémoniques de Joseph Dupleix, commandant des établissements français en Inde. 

Dans « Port-Louis Deux Siècles d’Histoire », Auguste Toussaint exprime son admiration pour La Bourdonnais dont la réussite lui vaudra des calomnies à la Compagnie des Indes et à la Cour du Roi. Ce gouverneur laisse  une trace toujours vivante à l’île Maurice et à Saint-Malo.

L’Association des Amis de Mahé de La Bourdonnais contribue à entretenir la mémoire de cet homme et à renforcer les liens entre les villes de Saint-Malo et de ce Port-Louis.